(Note : ♥♥♥♥♥ Ah J’adore (Ajar dort))
Coup de cœur de la rentrée littéraire, je conseille ce roman aux amoureux de Romain Gary, mais aussi à tous les amoureux de la langue française, aux curieux, aux personnes qui aiment être surpris, aux lecteurs qui aiment les livres intelligents et même à ceux qui ne les aiment pas.
Ce livre est F O R M I D A B L E !
Comme si François-Henri Désérable me proposait un fauteuil confortable, me posait le plaid sur les genoux, s’assurait que ma tasse de thé était bien infusée, et, alors que j’ouvrais son livre, son enquête couchée sur papier, sa quête érudite et si bien écrite, il me prenait par la main et m’emmenait en voyage.
À l’instar de ses belles phrases, j’ai pris mon envol pour Vilnius, arrêt obligatoire dans la rue Grande-Pohulanka, au numéro 16 précisément (au numéro 18 pardon, un instant nous nous étions trompés d’immeuble. La faute au changement de numérotation après-guerre). Il fait revivre les personnages que j’avais tant aimés dans La Promesse de l’aube, avec son émotion de lecteur et son talent de conteur.
Dans ce superbe roman, il rhabille Romain Gary pour toutes les saisons, le ressuscite dans un café parisien soliloquant sur sa vie et la littérature, il l’imagine aux quatre coins du monde, face aux têtes pensantes du siècle passé. Il m’a parlé de lui aussi, de hockey sur glace, d’Amiens (que je connais un peu), de Jules Verne, de sa mère et de sa passion sans borne pour l’écriture.
Et surtout, il enquête, il creuse le passé, déterre les archives pour retrouver la trace de ce M. Piekielny. Personnage de roman ou bien voisin en chair et en os ? La réponse importe peu car c’est surtout le cheminement, le voyage qui est passionnant. Les destins de ces trois hommes (Désérable, Gary et Piekielny) se croisent, se répondent et s’emmêlent dans ce livre jubilatoire qui se lit avec délice, et dont la fin arrive bien trop vite.
« On prétend parfois que la littérature ne sert pas à grand-chose, qu’elle ne peut rien contre la guerre, l’injustice, la toute-puissance des marchés financiers – et c’est peut-être vrai. Mais au moins sert-elle à cela : à ce qu’un jeune Français égaré à Vilnius prononce à voix haute le nom d’un petit homme (…), une souris triste à la peau écarlate, (…), mais que ni les nazis, ni le temps n’ont réussi à faire complètement disparaître, parce qu’un écrivain l’a exhumée de l’oubli. »
Dire que j’ai adoré ma lecture serait un euphémisme, tant elle m’a enchantée !
Alors, courez, foncez, n’hésitez pas une seconde, lisez ce formidable roman qu’est Un Certain M. Piekielny.
À la semaine prochaine pour une nouvelle chronique !
Merci pour cette belle chronique ! J’ai entendu beaucoup de bien à son sujet !
Merci ! Le bouche à oreille a raison, il est très très bien !!