La promesse de l’aube

Je découvre Romain Gary et je suis amoureuse ! Quel homme, quel destin !!

Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D’Annunzio, Ambassadeur de France- tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n’a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j’essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu’elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l’Armée de l’Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j’entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

La Promesse de l’aube est un livre magnifique à l’écriture délicate, parfois drôle, toujours émouvante. L’écrivain n’a pas peur des mots, on devine une clairvoyance douloureuse sur les sentiments et il n’hésite pas les exprimer. On y devine une grande tristesse, habilement cachée sous l’auto-dérision et une fausse légèreté.

Ce livre est une déclaration d’amour à sa mère. Et quelle femme ! Il faut du courage et de la détermination pour hisser ce fils vers les grandeurs, pour ne jamais baisser les bras malgré la maladie, la pauvreté et la solitude. Le destin de cet homme porté par les rêves de sa mère sur la France est magnifique. Il faut y croire beaucoup pour transmettre une telle envie. C’est aussi un très lourd fardeau à porter pour un fils unique pour qui la mère a tout sacrifié.

Rétrospectivement, ses tentatives de suicide manquées racontées dans son livre – dont il minimise la portée (toujours cette légerété et auto-dérision) – jetent une lumière froide et prémonitoire sur sa fin.

Ce livre m’invite à lire d’autres toutes les oeuvres de Romain Gary !