Nos richesses #RL17

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Je poursuis ma découverte de la rentrée littéraire avec le roman Nos Richesses de Kaouther Adimi, qui a reçu le Prix Renaudot des Lycéens hier.
(Mon avis : ♥♥♥♡♡ Char ment)

L’auteure tisse le destin d’une librairie, celle de Les Vraies Richesses, fondée par Edmond Charlot en 1935 et qui découvrit Albert Camus, correspondait avec Giono et lui empruntait le nom de la librairie, publia, entre autre, Vercors, Jean Amrouche, Emmanuel Roblès, diffusa des tracts de la Résistance et qui était le cœur de la création littéraire algérienne et française.

« L’écrivain doit écrire, l’éditeur doit donner vie aux livres. (…) La littérature est trop importante pour ne pas y consacrer tout mon temps. »

Autour de cette librairie dans le centre d’Alger, s’articulent trois destins, trois tranches de vie : Edmond Charlot, son créateur. Sous forme de journal, les mots de l’éditeur nous confient les aléas, les difficultés, les espoirs et bonheurs de la librairie. Journal bien trop court à mon sens, les jours et mois filent et ne reste que ma frustration ; j’aurai aimé plus d’anecdotes d’écrivains, d’évocations littéraires…
Ensuite, vient s’enlacer à ce destin incroyable, celui du démanteleur de la librairie. Ryad, un jeune algérien qui vit en France, fait un stage à Alger – stage hautement gratifiant – qui consiste à faire le vide dans le local pour que le propriétaire y ouvre un commerce de beignets. (Tristesse : des beignets dans une ancienne librairie.) Il découvre alors un univers insoupçonné : celui des livres bien sûr, un pan de l’histoire qu’il ne connaissait pas et surtout un pays tiraillé entre l’héritage français, honni pour certains, et une jeunesse tournée vers le futur et la modernité.
Enfin, dernier pan de ce triptyque : l’Algérie en personne. J’avoue avoir été déroutée au début par l’utilisation du « nous », mais ce procédé donne une véritable voix au pays. Comme si l’Algérie elle-même nous accompagnait, nous chuchotait ses vérités, nous prenait par la main pour nous conter son destin, son indépendance, sa lutte. Très réussi !

J’ai trouvé cette construction en triptyque très aboutie, très réussie, mais bien trop courte ! (surtout la partie sur Edmond Charlot) Les 210 pages du roman filent trop vite !

Merci Kaouther Adimi de partager ces destins forts, d’effectuer ce travail de mémoire, de faire vivre la petite histoire, intrinsèquement liée à la grande Histoire, dans un beau roman qui a le goût des choses qu’on aime.

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