L’Ecume des Jours

♥♥♥♥♥ – 5/5

Je continue mon challenge « 100 livres à avoir lu au moins une fois » (chez Bianca), avec l’Ecume des Jours. Je pense que c’est ma troisième lecture de ce roman incontournable, et à chaque fois je découvre des nouvelles choses.

ecumedesjoursUn titre léger et lumineux qui annonce une histoire d’amour drôle ou grinçante, tendre ou grave, fascinante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C’est un conte de l’époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, féerique et déchirant. Dans cette oeuvre d’une modernité insolente, livre culte depuis plus de cinquante ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, la mort prend la forme d’un nénuphar, le cauchemar va jusqu’au bout du désespoir. Mais seules deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l’amour absolu et le jazz…

Cet ovni littéraire est inracontable, tellement l’imagination de son auteur est débordante. C’est de la poésie à l’état pur dans un univers onirique et absurde. Quelle force d’imagination de créer un monde unique, où les anguilles sortent des lavabos, où on crée des armes grâce à la chaleur humaine, où un nénuphar croît dans la poitrine de Chloé etc. On passe de néologismes à des situations drôles sans oublier des phrases d’une poésie touchante « Chloé avait les lèvres rouges, les cheveux bruns l’air heureux et sa robe n’y était pour rien. ».

L’Ecume des Jours s’est surtout la belle et tragique histoire d’amour de Colin et Chloé, sur fond sonore de Duke Ellington.

« – Qu’est-ce que vous faites dans la vie, vous ? demanda le professeur.
– J’apprends des choses, dit Colin. Et j’aime Chloé. »

L’Ecume des Jours s’est aussi (avant tout ?) une caricature du travail à la chaîne (« Allô! dit-il. Un ingénieur de rechange type 5 pour l’atelier 700. »), une dénonciation de l’amour obsessionnel destructeur (Chick et Jean-Sol Partre, Colin et Chloé) et une rébellion contre la religion (qui en prend vraiment pour son grade).

Pour moi, la force de ce livre réside dans son évolution. L’auteur nous trompe : ce n’est pas une histoire lumineuse et drôle comme on pourrait le croire au début. C’est seulement dans la 2ème moitié du livre que l’histoire prend toute son envergure et se teinte de désespoir profond. Petit à petit, tout devient petit, sombre, triste. C’est là qu’on mesure le génie de Boris Vian.

Et surtout, n’oublions pas que Boris Vian a écrit ce chef d’oeuvre à 26 ans ! 26 ANS !!!

« L’histoire est vraiment vraie puisque je l’ai imaginée d‘un bout à l’autre. » (dans l’avant-propos)

Challenge chez Bianca
100 livres à avoir lu au moins une fois

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4 commentaires

  1. Je l’ai lu il y a très longtemps et je ne m’en souviens plus du tout mais tu es très enthousiaste, plus que moi je l’étais après ma lecture 😉

Un petit mot ?