♥♥♥♥♥ – 5/5
Barcelone années cinquante, le jeune Adrià grandit dans un vaste appartement ombreux, entre un père qui veut faire de lui un humaniste polyglotte et une mère qui le destine à une carrière de violoniste virtuose.
Brillant, solitaire et docile, le garçon essaie de satisfaire au mieux les ambitions démesurées dont il est dépositaire, jusqu’au jour où il entrevoit la provenance douteuse de la fortune familiale, issue d’un magasin d’antiquités extorquées sans vergogne.
Un demi-siècle plus tard, juste avant que sa mémoire ne l’abandonne, Adrià tente de mettre en forme l’histoire familiale dont un violon d’exception, une médaille et un linge de table souillé constituent les tragiques emblèmes.
« Confioeor » est un livre magistral, de ceux que l’on croise rarement, un formidable patchwork dont les fils se tissent au fur et à mesure pour dévoiler un travail minutieux, ambitieux et incroyablement réussi !
Il est difficile de de rendre justice à cet ovni littéraire en quelques mots. Le lecteur est entraîné dans les méandres de la pensée d’Adria qui se raconte à Sara, l’amour de sa vie. Le processus de narration peut parfois dérouter – il faut un temps d’adaptation. La chronologie toute subjective entraîne le lecteur de l’Inquisition Espagnole aux camps de concentration en quelques lignes, avec comme seul fil conducteur ce violon d’anthologie.
« Si les objets pouvaient parler, ils vous raconteraient l’histoire des hommes, qui ont tant à se faire pardonner. »
Le lecteur est happé par l’incroyable richesse des personnages, le pouvoir des objets tel que le perçoit Adria permet des transgressions chronologiques inimaginables. Sans oublier la formidable histoire d’amour d’Adria et Sara qui ne peut qu’émouvoir. Les différents niveaux de lecture rendent ce livre d’une densité rare et inoubliable.
Magnifique. Extraordinaire. Un immense coup de coeur !
Livre lu dans le cadre du
Challenge Rentrée Littéraire 2013.
-> 10/6
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