Beaucoup de boulot en ce moment, je n’arrive pas à écrire mes billets aussi souvent que je voudrais…
Aujourd’hui, je vous parle de « Rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, succès de la rentrée littéraire 2012. J’ai mis beaucoup de temps à écrire ce billet, car la lecture de ce roman m’a beaucoup touchée. Je n’arrive pas à mettre de mots sur mes impressions.
Peut-être que le fait que j’attends un enfant y est pour quelque chose (j’ai du interrompre beaucoup de lectures car elles me perturbaient trop (comme « l’armoire des robes oubliées ») – vive les hormones !)…
« Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence. »
D. de V.
Ces pages d’amour d’une fille à sa mère, malgré les déchirements et les blessures, est très émouvant. Ce n’est pas de l’amour aveugle et innocent. C’est une reconstruction, un travail difficile sur soi et sur ses origines. Parler de Lucile implique une introspection douloureuse, une prise de recul difficile sur son enfance et sa famille. Il faut beaucoup de courage pour se lancer dans une telle aventure. Sans parler d’en faire un livre, réussi de surcroit !
Au fil de la lecture, on réalise que le vernis sur cette famille qui semble unie et rieuse s’écaille pour montrer son vrai visage : un père autoritaire et brutal (si ce n’est pire…), une mère soumise, des enfants meurtris par les accidents et suicides. Le silence est pesant, on ne parle jamais des morts, on ne communique pas sur les choses qui tiennent à coeur. Les enfants n’en sortent pas indemnes et restent abimés par leur enfance. Lucile, peut-être plus que les autres.
L’écriture est magnifique, le ton est toujours juste. Les changements de narration entretiennent un suspense certain, et surtout permettent de suivre la réflexion et les appréhensions de l’auteur sur l’écriture de ce livre.
Une lecture qui ne laisse pas indifférent.
Je l’ai lu cet été. Je dois dire que ce livre m’a arraché des larmes. Tu dis que ton état t’a rendue particulièrement sensible à ce texte. Imagine : l’un de mes fils a 6 ans et il s’appelle Antonin…
Ah oui j’imagine que la lecture a du être difficile !!