Mon avis : ♥♥♥♡♡ Char ment
Dans Ma reine, Jean-Baptiste Andrea nous dévoile Shell, jeune garçon de douze ans qui a arrêté de grandir dans sa tête, qui reste coincé dans l’enfance. Il s’enfuit de chez lui quand il entend ses parents parler à voix basse de l’envoyer en pension, dans un établissement spécial. Il quitte la station-service familiale (d’où son surnom) et se réfugie de l’autre côté de la montagne, sur le plateau et où il rencontre Viviane, sa reine.
Foudre de guerre. Génie. Lumière. C’était tout ce que je n’étais pas, on n’arrêtait pas de me le répéter. Maintenant il faut que je le dise, je suis bizarre. Moi je ne trouve pas, mais les autres oui.
Porté par une écriture légère et attendrissante, ce court roman est une parenthèse enchantée, un conte initiatique sur la perte de l’enfance, de l’innocence, sur la cruauté humaine et l’amour sans contrepartie que demandent les enfants. La naïveté de Shell est touchante, le décalage avec Viviane d’autant plus saisissant. On voit le fossé qui se creuse en grandissant, quand on laisse derrière soi sa logique enfantine. Cela m’a rappelé – un peu – La vie devant soi, par son regard d’enfant posé sur le monde.
Pour autant, ce roman manque de puissance. Une fois refermé, il laisse un sillage agréable de chaleur, de tristesse, et éveille une envie de simplicité et un retour aux essentiels. Un sillage éphémère pour une jolie lecture qui risque de s’oublier vite.
Il a tout pour me plaire en tous cas!
Oui, c’est un joli moment de lecture !