♥♥♥♥ – 4/5
J’avais lu ici et là sur la toile des critiques du roman de Christophe Ono-Dit-Biot qui m’avaient séduites, et j’ai eu raison de les écouter.
« Ils l’ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d’un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau.»
Un homme enquête sur la femme qu’il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon.
Elle était artiste, elle s’appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe.
Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour – leur rencontre, les débuts puis l’ascension de Paz dans le monde de l’art, la naissance de l’enfant – et essaie d’élucider les raisons qui ont précipité sa fin.
Des trésors de la vieille Europe aux mégapoles du Nouveau Monde, du marbre des musées au sable des rivages où l’on se lave de tout, Plonger est l’histoire d’un couple de notre temps. En proie à tous les vertiges d’une époque où il devient de plus en plus difficile d’aimer.
Ce livre, brillamment construit, m’a complètement happé par son intrigue. Comprendre Paz, les raisons de son départ, les circonstances de sa mort, cette quête ne trouve des réponses que dans les dernières lignes. J’ai été captivée jusqu’à la fin, l’écriture (fluide) et le style (très agréable) aidant.
Journaliste passionné par son métier, le narrateur est aussi écrivain à ses heures perdues. Egocentrique et narcissique, il est plutôt pédant. C’est un tueur des belles choses – je trouve- car il les explique, les décortique, les catégorise. Alors que ce qui nous émeut n’a pas besoin d’explications. On aime. Point. Cette constance dans l’étalage de son savoir m’a parfois dérangé, car cela n’apporte rien à l’intrigue. Certes c’est enrichissant mais parfois cela plombe des passages du livre.
Riche et intelligent, ce roman est un concentré de thèmes divers et variés : la plongée, les requins, la photographie, les Asturies, le tsunami de 2004, la biennale de Venise et ses artistes etc. On sent que l’auteur voulait aborder plusieurs sujets dans ce livre, et cela ressemble à un grand melting pot, plutôt réussi. Chaque sujet trouve une résonance dans l’histoire.
Mais « Plonger » est avant tout, et surtout, une histoire d’amour poignante : entre le narrateur et Paz et entre un père et son fils. La beauté du livre réside dans cette histoire d’amour racontée à son fils.
« Tout a commencé avec ta naissance. Pour toi.
Tout a fini avec ta naissance. Pour nous.
Moi, ton père. Elle, ta mère. Ta vie fut notre mort. La mort de ce nous, cette entité de chair et d’âme qui avait présidé à ta naissance : un homme et une femme qui s’aimaient. » (Lourd fardeau à porter que pour un enfant !)
Cette démarche de vérité est l’essence même du livre et m’a profondément touchée.
Paz, quant à elle, est trop torturée pour attirer ma sympathie. Une maman qui abandonne son enfant pour voir des requins à l’autre bout du monde – je ne comprends pas. Trop passionnée, trop lunatique, elle est comme une bombe à retardement. César (le narrateur) l’aime passionnément mais l’empêche de vivre comme elle l’entend, et ne se remet jamais en question.
Une belle lecture qui n’est pas loin d’un coup de coeur, mais le côté « je-sais-tout » du narrateur m’a, par moments, profondément agacée.
Livre lu dans le cadre du
Challenge Rentrée Littéraire 2013.
-> 5/6
Sentiment mitigé ! La lecture est aisée car le style est léger, c’est l’intrigue qui déconcerte : aimer passionnément quelqu’un en lui refusant ce à quoi il aspire : voyager, visiter le monde ? se justifier constamment, se donner raison et ne jamais se remettre en question ? avoir un enfant sans le consentement de l’autre ?, abandonner son fils pour adopter un requin puis partir au loin nager et mourir ? l’intrigue sonne faux, l’amour n’y trouve pas son compte.
Oui, on a du mal à comprendre Paz et cet amour si sincère, mais le voyage reste intéressant !
Il est dans ma PAL et ce que tu en dis me fait penser qu’il va beaucoup me plaire.
C’est une excellente découverte de la rentrée littéraire, je ne connaissais pas l’auteur !