« Katsuro n’était pas très bavard. Et quand il s’exprimait, c’était davantage par allusions que par affirmations, donnant ainsi à ses interlocuteurs le plaisir d’avoir à deviner les perspectives lointaines d’une pensée inachevée. »
Katsuro est mort. Le meilleur pêcheur et fournisseur attitré en carpes des étangs sacrés de la cité impériale. Nous sommes au Japon, au 12e siècle. Miyuki, sa veuve, le remplace pour porter, jusqu’à la capitale, les dernières carpes qu’il a pêché. Un dernier voyage qui résonne tel un adieu à son mari.
Après un début de lecture déroutant – il faut savoir s’habituer à autant de poésie ! – j’ai été conquise. Absolument charmée par ce roman onirique, qui distille subtilité et délicatesse. À l’image du pays où se déroule le voyage solitaire de Miyuki.
Dans chacun des détails, dans chaque recoin de l’intrigue, Didier Decoin subjugue par la précision et la poésie de son écriture, par la puissance des cinq sens qui occupent une place primordiale dans le livre et chez ces personnages, proches de la nature, qui se satisfont de l’essentiel, par la richesse en mythes, légendes, contes et traditions de ce peuple raffiné pour qui l’honneur et la hiérarchie sont tout, par la charnalité naturelle, sans tabou, sans complexe des hommes et des femmes. Le lecteur s’imprègne de ce Japon médiéval, méconnu et passionnant. Un vrai régal !
Je vous invite à vous laisser surprendre, comme moi, par ce livre féérique !
Beaucoup aimé aussi ce roman très olfactif ❤️
Olfactif c’est LE mot parfait pour ce livre !