Dans le jardin de l’ogre

leila
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Dans le jardin de l’ogre fait partie de ces livres dont on a du mal à se défaire. Il a laissé derrière lui un sillon dérangeant, que j’aimerais évacuer d’un haussement d’épaules. Une lecture/gifle portée par une écriture percutante, qui ne cède pas à la moralisation ni ne tombe dans la vulgarité.

« Elle voudrait n’être qu’un objet au milieu d’une horde, être dévorée, suçée, avalée, tout entière. Qu’on lui pince les seins, qu’on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin d’un ogre« .

Nous accompagnons Adèle dans sa descente aux enfers, prisonnière d’une maladie, d’une compulsion sexuelle insatiable qui la consume tout entière, dont nous découvrons, au fil des pages, la profondeur du vice et la violence de ses envies.

C’est sordide, troublant et audacieux. Brut et cru. Il y a de la douleur. Psychique et physique. Partout. C’est glauque.
Adèle est un personnage fascinant, rempli de contradictions (elle aime se faire malmener – doux euphémisme – dans les toilettes publiques, mais a peur de rentrer chez elle lorsque la nuit est tombée), dans le contrôle constant de ses perversions et de son image.
L’exploration – qui relève plutôt de la dissection – de son mal, de son mariage et de sa maternité ambiguë est sans complaisance.
Je croyais en la possibilité d’une rédemption, j’allais être déçue. J’ai l’impression d’avoir été un peu flouée à la fin. Adèle est « highjackée » par son mari et soudain se tait. On ne saura plus rien de ses états d’âme. Décevant, même si je comprends la construction littéraire et le symbole.

« Ça n’en finit pas, Adèle. Non, ça n’en finit pas. L’amour, ça n’est que de la patience. Une patience dévote, forcenée, tyrannique. Une patience déraisonnablement optimiste. Nous n’en avons pas fini. » Elle quitte une prison pour une autre.

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