La littérature anglaise des époques romantique et victorienne est plutôt l’affaire d’hommes : Dickens, Hardy, Thackeray etc. Les femmes sont peu nombreuses, les plus connues sont sans conteste les soeurs Brontë et Jane Austen…
Éclipsées par ces monuments littéraires aux personnages devenus universels, deux héroïnes, absolument magnifiques, méritent d’être lues :
Nord et Sud, d’Elizabeth Gaskell (1855)
Ce livre a souvent été comparé à Orgueil et Préjugés. Je n’y vois qu’une ressemblance : la situation amoureuse où, ici aussi, c’est l’homme qui tombe amoureux, hors de sa condition et sans réciprocité (du moins, au début). Nord et Sud est beaucoup plus qu’un simple roman de moeurs, c’est comme si Zola rencontrait Austen. Ce roman industriel a une dimension sociale passionnante, ses personnages attachants apportent densité et profondeur. La force de caractère et le statut de Margaret, notre héroïne, s’impose comme une figure féminine forte, à une époque où on les cantonnait au salon et à la broderie. Jane Austen, c’est le monde des Bisounours à côté (et j’aime beaucoup Jane Austen).
J’ai tout simplement dévoré ce roman. Un de mes plus gros coups de coeur !
Miss Mackenzie, d’Anthony Trollope (1865)
Dans ses Mémoires, Anthony Trollope rapporte que ce roman a été écrit afin de montrer qu’un roman peut réussir sans histoire d’amour, malheureusement, il n’a pas échoué, juste avant la fin du livre. C’est ça la force de Miss Mackenzie, tout le monde s’y attache.
Loin des clichés victoriens, notre héroïne est une vieille fille, sans grande beauté. Comme il se doit, elle prend soin de son père et de sa maison. À la mort de ce dernier, elle hérite d’une belle somme et soulève – bizarrement – l’intérêt de gentilshommes, qui lui font la cour. Margaret Mackenzie est très attachante, atypique car pas midinette pour deux sous, la tête bien sur les épaules, elle n’a pas la langue dans sa poche. Les cérémonials de l’époque victorienne la pèsent. Secrètement, elle ne désire que trouver un compagnon, ni trop méchant, ni trop gentil, qui la laisserait vivre sa vie comme elle l’entend.
Rafraichissant et superbe !
J’ai une prédilection pour la littérature victorienne.. J’essaie parfois de sortir de cette obsession pour me plonger dans d’autres univers, mais ces deux découvertes seront mes prochaines excuses ! Le premier m’interpelle particulièrement. Je reviendrai te faire un retour 🙂
Avec grand plaisir ! 😊 je te souhaite d’aimer ce livre autant que moi !