Roman incontournable de cette rentrée littéraire, sélectionné pour la plupart des prix, lauréat du Prix Goncourt des Lycéens, Petit Pays est un premier roman autobiographique de Gaël Faye sur le Rwanda, son pays d’origine.
La force de ce roman, qui raconte un pays en guerre – comme il peut en exister tant d’autres -, est dans le choix du narrateur : un enfant. Sa vision ingénue de son existence et des évènements accentue l’antinomie entre son monde et sa réalité. Les mangues, le soleil, les baignades dans le lac, les copains, les préoccupations d’un garçon franco-rwandais de 10 ans, face aux carnages, aux mitraillettes, à la peur, à l’insécurité.
« On apprivoisait l’idée de mourir à tout instant. La mort n’était plus une chose lointaine et abstraite. Elle avait le visage banal du quotidien.«
C’est plus que la destruction de son pays, c’est le saccage de son enfance que nous conte Gaël Faye.
« Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j’ai compris que je l’étais de mon enfance. Ce qui me paraît bien plus cruel encore.«
J’ai été happée par cette plongée dans les souvenirs, ce besoin d’exorciser ses démons qui le hantent. La pudeur de son écriture, habitée par cet espoir d’enfant que tout va redevenir comme avant, m’a touchée.