Les Evaporés

J’annonce sans préambule : je n’ai pas, mais alors pas du tout, aimé ce livre !

evaporesIci, lorsque quelqu’un disparaît, on dit simplement qu’il s’est évaporé, personne ne le recherche, ni la police parce qu’il n’y a pas de crime, ni la famille parce qu’elle est déshonorée. Partir sans donner d’explication, c’est précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là. Comment peut-on s’évaporer si facilement ? Et pour quelles raisons ? C’est ce qu’aimerait comprendre Richard B. en accompagnant Yukiko au Japon pour retrouver son père, Kaze. Pour cette femme qu’il aime encore, il mènera l’enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de San’ya à Tokyo et des camps de réfugiés autour de Sendai. Mais, au fait : pourquoi rechercher celui qui a voulu disparaître ?

Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas autant ennuyée en lisant un roman. Je me suis forcée à le finir en lisant en diagonale des passages entiers.

Soyons clair : l’intrigue est intéressante, les destins de Kaze et de Akainu m’ont beaucoup touché et le contexte atroce du tsunami donne un relief particulier à leurs histoires. On apprend beaucoup de choses sur la culture japonaise, si différente de la nôtre. L’immersion dans ce pays particulier qui a subi une catastrophe indicible est totale, quel dommage que cela soit desservi par une écriture mièvre qui sonne faux et creux !

« Ce sont les cerisiers qui penchent, les saules sur le pont ne font que pleurer ». Aucune subtilité, cette tentative maladroite de faire de la poésie se solde par un échec ! C’est convenu et niais. Comme les personnages principaux Richard B. et Yukiko. Aucune originalité, aucune profondeur. La superficialité de ces deux protagonistes frôlent l’écoeurement.
« Ses cheveux longs et japonais sont d’un noir qui n’existe que dans ses cheveux ».

Lire un tsunami et une catastrophe nucléaire avec cette écriture m’a fortement dérangé.
« Les survivants avaient tout perdu, alors ils avaient tout laissé. »

Sans parler des changements de temps (présent, passé simple, imparfait) d’une phrase à l’autre, les stéréotypes prévisibles et une fin convenue.

Heureusement les avis sur ce roman ne sont pas tous aussi négatifs que le mien : l’Or des Livres, Brickabook, Blog à Histoires, Clara, Estellecalim et tant d’autres… il a d’ailleurs été sélectionné pour le Goncourt ! (OMFG)

Je ne peux que vous conseiller de vous faire une idée par vous-mêmes (je peux vous envoyer le livre si vous voulez) !

Livre lu dans le cadre du
Challenge Rentrée Littéraire 2013.
-> 4/6
logorl2013

7 commentaires

  1. Sans être aussi sévère que toi, j’avoue n’être pas animée par l’enthousiasme que l’on peut rencontrer dans de très nombreux commentaires. Je trouve le livre inégal: certaines pages apportent un éclairage intéressant sur le Japon, mais – et là je te rejoins complètement – les personnages sont pleins de clichés et le style est en effet parfois très mièvre.
    Toutefois, on ne peut pas dire que je me sois ennuyée à lire ce livre.

    1. Oui je trouve le livre très inégal malgré des aspects intéressants (notamment toute la culture japonaise et la vie post-tsunami) !

  2. Je l’ai mis en coup de coeur. Evidemment, el lisant les phrases que tu as repérées, sorties du contexte ( enfin de l’ensemble), je comprends ce que tu veux dire. En fait, j’ai dû être entraînée par quelque chose qui m’a fait oublier le style. Akainu m’a séduite ainsi que Kaze dans une mpindre mesure. Et puis, les descriptions des sites de Fukushima sont assez troublantes.

    1. Oui j’ai beaucoup apprécié les destins de Akainu et Kaze, et le contexte post-catastrophe nucléaire… Mais les envolées poétiques m’ont laissée de marbre…

  3. Merci de m’avoir citée ! J’ai beaucoup aimé découvrir ton avis. C’est là que je me rends compte à quel point la manière dont on perçoit un livre est subjective (tant mieux), les phrases que tu cites m’ont beaucoup plu… mais je te dirai si « Faillir être flingué » me plaît aussi, je l’ai réservé à la bibliothèque et je devrais l’avoir d’ici quelques semaines. 😉
    En tout cas, c’est super de pouvoir échanger sur un livre qu’on a lu par blog interposé, merci !

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