Quand Jane Eyre rencontre Heathcliff


C’est l’effet que me fait le Tour d’Ecrou. Un livre à part.

Difficile de savoir si j’ai aimé ou pas. Cette lecture m’a mise inconfortable – mon bon sens, que dis-je ma raison, luttant contre la vérité qui se profilait.

« Une jeune gouvernante part à la campagne s’occuper de deux jeunes enfants : Miles et Flora. L’oncle des ces enfants se déchargent de leur éducation et ne veut être contacter sous aucun pretexte. Mais des évènements suspects, des apparitions vont troubler la jeune fille, et la persuader que ces chers et tendres enfants ne sont pas ce qu’ils paraissent ».

Ce livre, cette histoire est forte et ne peut laisser indifférent. La narration utilisée empêche le lecteur de prendre du recul, d’analyser la situation et de rationnaliser les événements. On se sent pris au piège, comme la gouvernante.

« Je me rappelle qu’en entrant dans sa petite chambre, dont le lit n’avait pas été défait du tout et où la fenêtre, ouverte aux rayons de la lune, dispensait une telle clarté qu’il fut inutile de gratter une allumette – je me rappelle que je m’effondrai soudain sur le bord du lit, terrassée par l’idée qu’à coup sûr, il savait qu’il m’avait « eue »« 

L’atmosphère qui se dégage du livre fait penser à Rebecca de Daphné Maurier, ou aux « Hauts d’Hurlevent » d’Emily Brontë. Pluie, crépuscule, vieille maison anglaise – tout y est là pour créer une atmosphère angoissante.

Le Tour d’Ecrou fait également penser au film « Les Autres », où les enfants sont d’inquiétantes créatures (voire terrifiantes)(j’ai beaucoup aimé le film, rien que d’y penser j’en ai encore des frissons).

Tour à tour (d’écrou), on prend la gouvernante pour folle, les enfants pour des monstres, Mrs Grose pour la traître. On doute de tous les personnages. Où est la vérité ? Qui croire ?

Bravo Henry James !

Bizarremment, le portrait fait de la gouvernante en début de roman une fille « jeune, nerveuse, inexpérimentée. » Ses certitudes, ses intuitions qu’elle suit aveuglément (sans aucun fondement, sans la moindre preuve aucune) dressent plutôt le portrait de quelqu’un de sûr de soi, qui ne connait pas la peur.

 » – Vous dites qu’il cherchait quelqu’un d’autre… quelqu’un qui n’était pas vous ? »
– Il cherchait le petit Miles. Voilà qui il cherchait, répondis-je, soudain gagnée par une prodigieuse lucidité.
– Mais comment le savez-vous ?
– Je le sais… je le sais… je le sais… m’exclamai-je dans un état d’exaltation grandissant.« 

(Sherlock Holmes est avec nous) Et Mr Grose qui gobe tout ce qu’on lui dit ! (dans l’esprit « I see dead people », mais bien sûr mon chéri)

La fin est telle qu’on l’imagine : dramatique et soudaine. Je reste sur ma faim : qu’arrive-t-il ensuite ? pourquoi ces apparitions, d’où viennent-elles ? Que veulent ces fantômes ? comment la gouvernante vit-elle cet ultime rebondissement ? Quelle sera sa vie ? Le mystère reste entier.

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