Je laisse le soin à Italo Calvino d’expliquer son roman, étant moi-même dans l’embarras pour trouver les mots justes pour présenter cette œuvre unique, originale et complètement barrée :
« Ce livre est né du désir de lecture. Je me suis mis à l’écrire en pensant aux livres que j’aimerais lire. Je me suis dit alors : la meilleure façon d’avoir ces livres c’est de les écrire. Pas un livre, mais dix, l’un après l’autre, et tous à l’intérieur du même livre. (…) J’ai toujours voulu faire le livre du lecteur. Pas seulement parce que le lecteur est le seul véritable héros de ce livre, mais aussi parce que c’est son désir de lecture qui dicte les différents livres ». Voilà voilà.
À travers un collage de dix incipits d’histoires dans dix univers différents, l’auteur nous embarque dans une aventure incroyable, où le Lecteur (le héros du roman) frustré par ces histoires toujours commencées et anxieux de connaître la suite, part en quête du livre qu’il veut finir et qui toujours lui échappe.

C’est rocambolesque, surprenant, savant voire carrément intellectuel. J’ai été souvent perdue, perplexe ou désarçonnée. C’est un livre auquel on ne s’attend pas. Un livre qui marque, qui questionne, qui résonne longtemps en soi. Qui dénote. C’est un roman « hors-norme ».
Je pense qu’il mérite une seconde lecture (voire une troisième) où, passée la première surprise de ce roman incomparable, je me laisserai immerger par les réflexions intellectuelles et existentielles qui y foisonnent, sur le livre, la lecture, l’écrivain et le Lecteur, mais aussi le monde en général et celui de l’édition en particulier. Peut-être même les comprendrais-je. Mais je n’en suis pas si sûre.