Conseillé par la librairie La Manoeuvre à Paris, ce court roman (223 pages) commence fort !
« La Cité n’était plus qu’une vaste sépulture à ciel ouvert, la fosse commune de ma mémoire au fond de laquelle, le coeur nu, seul et sans outil, je décidais de plonger. »
Nous suivons Jacky, quadragénaire désabusé avec un passé carcéral (ce séjour en prison sera le noeud de l’intrigue à mon avis), revient sur les lieux de son enfance, en passe d’être démolis. Nous plongeons avec lui dans le passé d’un quartier populaire dont le centre névralgique est le café Bel-Air, où les esprits s’enflamment avant la Guerre d’Algérie – ira, ira pas ?
« Là-bas, au fond, les vieux monopolisaient deux grandes tables pour leurs parties de belote, indifférents aux roucoulades du couple d’amoureux, tout à côté, qui se dévorait des yeux et à l’ardeur tapageuse des jeunes agglutinés autour du baby-foot. C’est là que Gérard et moi retrouvions toutes les fins d’après-midi Roger, Serge et Antoine (…) » .
La lecture est très agréable, bien que certaines phrases à rallonge demandent plus de concentration pour ne pas perdre le fil. Du style populaire transparait, derrière chaque tournure, une nostalgie poignante. Je pressens une lecture émouvante où le narrateur fouille son passé à la recherche de réponses.