Le goût des pépins de pomme

Ce livre m’a fait de l’oeil depuis l’étal de la librairie! « Coup de cœur », « Phénomène littéraire 2009 en Allemagne… La 4e de couverture m’a semblée prometteuse, l’illustration m’a plue. J’ai sauté le pas.

« À la mort de Bertha, ses trois filles, Inga, Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l’Allemagne, pour la lecture du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu’elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n’envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu’elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l’entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l’histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes. »

J’annonce la couleur sans préambule :  oui c’est sympa. Voilà. Pas de coup de coeur, pas de « Oh Mon Dieu, j’en reste pantoise ».

C’est une belle histoire de famille, où trois générations de femmes revivent au fil des souvenirs d’Iris, la narratrice.
C’est un livre qui parle d’enfance, de maison familiale et des vacances estivales entre cousins. Où les souvenirs d’enfance imprègnent chaque chose, chaque recoin de la maison. Le carrelage de la cuisine noir et blanc était comme un scrabble géant pour la petite Iris. Le pommier du jardin était le refuge de Bertha, la grand-mère. Les jeux entre cousins, les baignades dans le lac, les bonbons du grand-père… Les souvenirs d’Iris sont présents tout au long du livre et flirtent avec le présent! C’est très imagé, plein de métaphores. Le jardin embaumant les herbes aromatiques, les armoires pleines de vieilles robes des années 30 ou 60 qui sentent le camphre et avec lesquelles on se déguise entre cousines, le goût des groseilles fraichement cueillies… Aaah que de souvenirs d’enfance…
C’est vraiment ce décor qui m’a séduite !

Le style de l’auteur est fluide et agréable. Elle arrive à donner vie à cette vieille maison.
Neanmoins, j’ai trouvé qu’elle en fait trop. A vouloir imprimer un style poétique, épuré et imagé, elle a fait des raccourcis (pas évidents du tout) tout au long du livre. Elle se pose parfois des questions incompréhensibles (pour moi), en faisant des rapprochements sans queue, ni tête (exemple : « La vérité était le non-oublié. En revanche, était-il raisonnable de chercher la vérité précisément là où l’oubli n’était pas ? La vérité se cachait-elle pas avec prédilection dans les failles et les trous de mémoire ? Mais les mots, au bout du compte, ne m’avançaient pas à grand chose »  (à qui le dis tu !). Ca sonne faux et tiré par les cheveux. C’est du blabla, des jolis mots mis les uns à la suite des autres, et qui ne veulent rien dire. Encore : « Quiconque oublie le temps cesse de vieillir. L’oubli triomphe du temps, ennemi de la mémoire. Car le temps, en définitive, ne guérit toutes les blessures qu’en s’alliant à l’oubli. »  Les mots glissent sur moi sans m’atteindre. (peut être la traduction est-elle mauvaise, mais vraiment ?!? On dirait une mauvaise copie de philo) (je n’ai jamais été très bonne en philo, ceci expliquant sûrement pourquoi je suis hermétique à ce genre de propos).

Passons à autre chose, j’ai quand même apprécié ce livre : l’intrigue est intéressante et prenante. Jusqu’à un certain point. Les souvenirs d’enfance, les vies des tantes et de la grand mère sont très interessantes, les mystères qui entourent la mort de Rosemarie, la cousine d’Iris, sont bien amenés et les circonstances sont expliquées à la fin. Mais pas élucidés. Et ça m’a manqué.

Mais je doute que dans la vraie vie, on ait réponse à tout. Il y a des culpabilités avec lesquelles il faut vivre. Les morts ne peuvent pas nous absoudre.

5 commentaires

  1. Domi > Je suis tout à fait d’accord avec ton analyse ! C’est exactement ça ! A oublier sur une étagère dans un grenier !

  2. Tout comme toi , j’ ai ete attiree par la couverture, le resume , la manchette annoncant un chef d’ oeuvre de la litterature allemande .. et deception ! oui les souvenirs d’ enfance, oui l’ effet  » madeleine  » fonctionnent mais l’ intrigue se traine , on attend des explications plus credibles , le style laisse perplexe … bref a oublier sur une etagere dans un grenier.

  3. Il m’attend sur ma PAL celui là ! Les avis sur ce livre sont assez mitigés… Un coup on adore, un autre beaucoup moins… C’est vrai que le premier extrait que tu donnes est un peu (beaucoup) tiré par les cheveux comme on dit… Mais je suis résolument attirée par les livres de souvenirs, alors peut-être qu’il me plaira… On verra bien
    Bonne soirée

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