Les Vies de papier

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© Lionel Bonaventure (AFP)

Il a suffi d’une phrase pour susciter l’envie de ce livre : « Roman éblouissant à l’érudition joueuse, célébrant la beauté et la détresse de Beyrouth, Les Vies de papier est une véritable déclaration d’amour à la littérature. » (La phrase parfaite pour moi, tout y est : amour, littérateur, érudition joyeuse, éblouissant !).

Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, s’apprête pour son rituel préféré. Chaque année, le 1er janvier, cette femme irrévérencieuse commence à traduire en arabe l’une des œuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov.

« Des livres dans des cartons – des cartons remplis de papier, des feuilles volantes de traduction. C’est ma vie. »

J’ai mis longtemps à écrire cette chronique, n’arrivant pas à clarifier mes impressions de lecture. C’est un roman complexe qui se dévoile, comme un oignon, couche après couche. D’un côté, je reste mitigée. Sur ma faim. Mes attentes étaient tellement fortes (voir phrase ci-dessus) que je suis un peu déçue. D’un autre côté, je suis épatée par ma lecture, conquise par la prose de Rabih Alameddine et totalement séduite par cette ode à la littérature.

« La littérature est mon bac à sable. J’y joue, j’y construis mes forts et mes châteaux, j’y passe un temps merveilleux. » –

J’ai été complètement captivée par Aaliya, ses petites manies et ses réminiscences du passé, ses digressions littéraires et ses lubies, ses préjugés et ses souvenirs, ses a priori et ses citations. Notre héroïne, ancienne libraire, répudiée par son mari, fait revivre 50 ans d’histoire libanaise compliquée. À travers ses anecdotes de jeunesse, elle réveille une Beyrouth endormie, oubliée, tantôt moderne, tantôt vestige d’une époque révolue.

« Beyrouth est l’Elizabeth Taylor des villes : démente, magnifique, vulgaire, croulante, vieillissante et toujours en plein drame. » –

J’ai apprécié la pléthore de citations non attribuées, comme un jeu de piste, une carte au trésor de la littérature. La fin, totalement inattendue, est délectable. Comme un grand rayon de soleil qui entre, enfin, dans un huis clos poussiéreux et obscurci par des montagnes de livres. Car la vie ne se vit pas entre les pages des livres. C’est une lecture qui fait du bien, un feel good book.

« J’ai atteint l’âge où la vie est une série de défaites acceptées. »   –

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