Au revoir là haut
Pierre Lemaitre
Les derniers mots écrits par Jean Blanchard sont l’épigraphe de ce roman :
« Je te donne rendez-vous au ciel
où j’espère que Dieu nous réunira.
Au revoir là-haut, ma chère épouse… »
Qui est donc ce Jean Blanchard ? Un poilu fusillé pour l’exemple pour « abandon de poste en présence de l’ennemi » le 4 décembre 1914 (soit 4 mois après le début de la guerre). Glorieuse France ! Cet épigraphe présage un livre sans complaisance sur la guerre 14-18.
« Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient morts depuis longtemps. »
On parle souvent de l’importance de la première phrase. On peut dire que celle-ci est réussie. Dès les premiers mots, j’ai été happée par l’histoire de ces poilus. Le roman débute le 2 novembre 1918, soit à quelques jours de l’armistice.
« Mourir le dernier, se disait Albert, c’est comme mourir le premier, rien de plus con. »
Le lecteur est dans les tranchées, accompagnant ces jeunes soldats dans la dernière offensive de la Grande Guerre. Les dix premières pages du livre filent à une vitesse incroyable, impossible de lâcher le livre.
« Il savait que la guerre n’était rien d’autre qu’une immense loterie à balles réelles dans laquelle survivre quatre ans tenait fondamentalement du miracle. »
Un début prometteur. La suite sera-t-elle à la hauteur ? Réponse bientôt, dès le livre refermé.