pendant que le loup n’y est pas…
Si le loup y était, il nous mangerait !
Et on ne croit pas si bien dire à la lecture de ce livre. Des jeunes filles sont retrouvées tuées par un loup, un couple assassiné, des caillous blancs dans la bouche… Le jeune et beau procureur Guillaume de Lantrec mène son enquête, aidé par Delphine d’Orbelet, jeune ingénue qui s’ennuie ferme, si loin de Paris, dans cette Savoie enneigée…
Le France du 17e siècle est magnifiquement dépeinte… Le travail, la vie des paysans et des bourgeois (quel contraste) est très bien décrit. Le style est agréable, fluide et assez poétique : « le ciel avait ce rose glacé des après-midi scintillants qui précédent les grands froids. Les forêts, amaigries, transparentes, cliquetaient sous le vent dans un bruit de ramure » . Le rythme est soutenu, l’intrigue bien menée, les indices distillés au fur et à mesure, et le dénouement plutôt réussi.
Les personnages sont attachants. Peut être un poil caricaturaux (la belle et innocente noble, ingénue et intrépide, tombe amoureuse du désabusé, intelligent et beau procureur de la république). Oh et puis les scènes de sexe – franchement déplacées et qui n’apportent rien, mais absolument rien à l’intrigue. Et qui sont gênantes surtout quand on lit dans le métro 😉 (surtout qu’elles sont tout sauf implicites)
Le thème des contes de la mère l’oye est vraiment intéressant. Certes, je savais que Charles Perrault avait écrit Cendrillon. Mais je ne savais pas que ces contes étaient issus de la tradition follkore française, qu’ils étaient contés aux enfants par leurs nourrices lors des veillées pour leur enseigner le bien et le mal. Dans la version orale, l’histoire n’était pas « aseptisée » pour les oreilles des enfants : le Petit Chaperon Rouge devorait sa mère-grand (d’où la couleur rouge) par exemple (bizarrement on ne raconte pas cette version aux petits)!!
Une jolie lecture qui donne l’occasion d’un retour dans le passé, à la découverte de nos racines !
« Les nuits blanches du Chat Botté » de Jean-Christophe Duchon-Doris